On me demande souvent comment je fais pour trouver du temps pour écrire et tenir un blog en travaillant à temps plein et en étant maman d’un enfant en bas-âge.
Ça n’a pas été inné je vous assure ! En réalité, cela a même été un de mes principaux problèmes pendant plusieurs années.
Et pourtant, cela peut paraître paradoxal, mais c’est maintenant que je suis maman que j’ai réussi à m’organiser le plus efficacement pour écrire.
Pourquoi ? Parce que j’ai découvert un livre génial : Time to write, de Kelly L Stone.
Cette auteure américaine a interviewé plus de cent écrivains reconnus sur cette question névralgique : comment trouver du temps pour écrire quand on bosse, qu’on a une famille et une foule d’obligations ?
Leurs secrets juste en dessous.
1 – Le secret pour avoir plus de temps pour écrire : passez en première division !
Quel est le point commun des auteurs qui réussissent ?
Ils se considèrent comme de véritables écrivains.
Ils voient l’écriture comme une activité professionnelle, avec une place dédiée et non négociable dans leur emploi du temps.
Quelque chose à faire au quotidien, au même titre que leurs obligations professionnelles « alimentaires » (tant qu’ils ne vivent pas encore de leur plume, hein !), ou que d’autres activités indispensables telles que de déposer leurs enfants à l’école, leur lire une histoire le soir ou de préparer à manger pour leur famille.
Et du coup, si vous vous voyez comme un pro, que se passe-t-il ?
Vous vous astreignez à un planning, des objectifs et des deadlines.
Oui, tous ces trucs qui boostent la productivité. Sur le pouvoir des objectifs, je vous conseille l’article du blog « Comment vaincre la procrastination et écrire son roman ? »
Impact garanti.
2 – A la recherche du temps perdu : traquez les moindres plages de temps pour écrire
N’attendez pas passivement que du temps se dégage comme par miracle dans votre emploi du temps de ministre. Car ça n’arrivera pas.
Analysez en détail votre emploi du temps quotidien et notez tous les créneaux qui pourraient être consacrés à l’écriture : la sieste de vos enfants ? Votre trajet en train ? Avant de partir au travail ? A la place de votre série préférée le soir ?
Ça vous semble impossible ?
Je vous comprends, c’était pareil pour moi !
Pendant longtemps, je n’ai écrit que le dimanche. J’étais persuadée qu’il était impossible d’écrire chaque jour, parce que mes journées de travail (pardon, mes doubles journées, les mères de famille comprendront) étaient tellement épuisantes.
De toute façon, ce qu’il me fallait, c’était une retraite de 6 mois minimum au calme, genre Villa Médicis !
Et puis un jour je me suis dit que j’en avais marre de m’affaler devant des séries. En allant me coucher, je me sentais dans un état de mollesse avancée. Dépitée de ne pas avoir avancé dans mes projets d’écriture. Comptant désespérément les jours me séparant du dimanche.
J’avais passé du temps à consommer mais je n’avais rien créé.
Ma vie créative est passée à la vitesse supérieure quand j’ai arrêté les séries le soir et optimisé mes pauses déjeuner.
Agissez comme un directeur financier qui boucle les comptes de sa boîte pour une présentation aux actionnaires. Il doit justifier du moindre euro.
Vous, c’est pareil, sauf que votre actionnaire, c’est votre rêve de devenir écrivain, et votre mission, c’est de justifier de la moindre minute !
La magie du planning
Une fois que vous aurez découvert des poches de temps à optimiser, fixez à l’avance votre planning d’écriture pour la semaine.
30 minutes dans la voiture pendant que vos enfants sont à leurs cours de sport, 30 minutes avant d’aller dormir, 1 heure le lundi midi, 1 heure le matin si vous arrivez à vous lever plus tôt…
Idéalement, trouvez un temps pour écrire chaque jour, ou plusieurs fois dans la semaine. 30 minutes, 1 heure chaque jour sont peut-être plus efficace qu’un temps d’écriture plus long, mais une seule fois par semaine…
Après, si vous ne pouvez écrire que le week-end, c’est bien aussi. L’essentiel est d’être régulier.
Si c’est possible, choisissez les moments où votre esprit est le plus affûté. Certains sont du matin, d’autres sont des oiseaux de nuit : à vous de choisir en fonction de votre temps de cerveau disponible !
Soyez pragmatique : visez les périodes où vous aurez le moins de chances d’être dérangés : temps de sommeil des enfants, leur dessin animé…
Négar Djavadi, l’auteur de Désorientale, racontait ainsi avoir composé son roman en écrivant tous les matins entre… 4 et 7 heures.
3 – Écrivez quoi qu’il arrive
Maintenant que vous avez établi votre planning, tenez-le scrupuleusement.
Souvenez-vous : vous êtes un pro, maintenant, et la discipline est la clé de votre succès.
Pas d’écrans, pas de mails, pas de siestes : à l’heure impartie pour écrire, vous écrivez. Un point c’est tout.
Même si votre meilleure amie appelle, interdiction de décrocher. Lorsque votre entourage verra que vous vous prenez au sérieux en tant qu’écrivain, il vous prendra au sérieux aussi et vous serez de moins en moins dérangé.
C’est une méthode radicale pour éviter de sacrifier votre temps pour écrire aux diverses distractions qui vous guettent.
Vous voyez la différence entre le pro et l’amateur ? L’amateur répondra au téléphone et se laissera embarquer dans la nouvelle série du moment, avant de se plaindre qu’il n’a le temps de ne rien faire.
L’écrivain professionnel continuera d’écrire.
Même quand il n’en a pas envie, que son voisin a décidé de se faire un après-midi perceuse, ou que ses enfants jouent à côté en criant à tue-tête. C’est son temps d’écriture, il n’y déroge pas.
Je ne sais pas si vous avez essayé, mais imposer son temps d’écriture quoi qu’il arrive, même dans des conditions à la limite de l’hostile, procure une sensation de contrôle assez grisante !
4 – Faites de l’écriture une habitude et vous aurez toujours du temps pour écrire
Une habitude est une action réalisée de manière régulière, tellement enracinée dans notre comportement qu’elle en devient automatique. Elle se forme avec la répétition.
Par exemple, le lundi midi et le mercredi midi, vous écrivez. Ou le dimanche après-midi. Systématiquement. Vous ne pouvez donc pas aller déjeuner avec Untel ou bruncher, ou aller au cinéma sur ce créneau. Véto !
Une fois que ces plages d’écriture régulières font partie intégrante de votre routine, la perception que vous n’avez pas de temps pour écrire disparaît. Vous avez le temps ! Il est dans votre planning.
Les bienfaits de l’habitude : créez un cercle vertueux
Vous développez votre confiance en vous, parce que vous développez de nouvelles aptitudes.
Un peu comme un mutant.
Vous devenez de moins en moins sensible aux distractions, aux bruits, etc. Comme tous les pros, vous faites le travail. Point.
Vous êtes connectés chaque jour un peu plus à votre créativité. Blocages et pages blanches sont de moins en moins fréquents. Surtout, vous ne perdez pas le fil de votre projet d’écriture en cours. Il est toujours à votre esprit. Votre cerveau travaillera dessus de manière inconsciente, quand vous dormez par exemple.
Résultat ? Vous devenez un meilleur écrivain, forcément. Comme un sportif qui s’entraîne de manière intensive.
Vos projets avancent au lieu de patiner, ce qui renforce votre motivation.
5 – Savoir être flexible
Bien sûr, votre temps pour écrire ne doit pas primer sur les urgences véritables : une maladie de vos enfants, votre voiture qui tombe en panne ou une grosse fuite d’eau à la maison…
Parfois, tout le créneau écriture y passe. Mais parfois vous arriverez quand même à sauver 30 minutes, même 10 minutes. Ne sous-estimez pas l’impact de ces quelques minutes : elles sont un pas vers votre objectif !
Comme le disait Martin Luther King :
« Si tu ne peux pas voler, alors cours. Si tu ne peux pas courir, alors marche. Si tu ne peux pas marcher, alors rampe, mais quoi que tu fasses, tu dois continuer à avancer. »
En revanche, soyez impitoyables avec les petites distractions du quotidien, en apparence anodines. Les mails, le téléphone qui sonne, la voisine qui passe bavarder à l’improviste, le gazon à tondre, les lessives à lancer, de la paperasse à faire…
Heureusement, votre planning d’écriture et votre vision de vous-même comme un professionnel vous aideront à résister ! Ça vous viendrait à l’esprit de dire non à votre patron parce que vous devez lancer une lessive ?
6 – Le temps pour écrire et vos proches : stop à la culpabilisation
Parfois, on n’écrit pas, ou avec mauvaise conscience, parce qu’on a l’impression de voler du temps à ses proches. A ses enfants, surtout.
C’est une pensée qui m’a souvent parasitée. Jusqu’à ce que quelqu’un me fasse remarquer qu’un parent habité par une passion peut aussi être un modèle inspirant pour un enfant.
A condition bien sûr de garder un temps consacré exclusivement à votre enfant, où vous serez 100% avec lui
L’idée est de délimiter les temps consacrés d’une part à vos proches, d’autre part à l’écriture.
Ces créneaux doivent être sanctuarisés et qualitatifs : pendant que vous êtes avec vos enfants, vous êtes avec eux à 100%. Idem pour l’écriture !
7 – Encore plus de temps pour écrire !
Dernier conseil du livre de Kelly Stone : déterminez quelle est votre vision du succès.
Quel objectif voulez-vous atteindre ? Soyez le plus précis possible. Écrire des thrillers, des romans historiques, de la poésie ? Finir votre livre pour votre famille et vos amis ? Trouver un éditeur ? Remporter un prix littéraire ? Vivre de votre plume ? Vendre votre premier roman à 10 000 exemplaires ?
Prenez le temps d’y réfléchir : beaucoup d’écrivains professionnels utilisent la visualisation et les affirmations positives pour créer les conditions de leur succès.
Visualisez-vous en train d’atteindre votre objectif, de signer votre contrat d’édition, de dédicacer votre livre, d’aller à la rencontre de vos lecteurs. Essayez de ressentir physiquement les sensations qui vont avec.
Portez cette vision toujours en vous, imprégnez-vous de son énergie. Elle vous aidera à vous mettre en action. Vous verrez. Vous déploierez des trésors d’imagination pour dégager du temps pour écrire !
Photo de couverture : Stephen Keller
5 commentaires
Excellent, et vérifié par l’expérience!
Bonjour Garance,
Je ne suis pas un écrivain, mais je trouve que vos articles « créativité » s’appliquent à tout projet créatif de longue haleine. Je les lis avec plaisir ! Cet article me parle beaucoup, et je partage complètement votre analyse ; très bons conseils. Un autre avantage de travailler sur son projet régulièrement (voire, tous les jours) est de ne pas oublier d’une semaine à l’autre où on en était, on ne « décroche pas », et on gagne aussi du temps grâce à ça.
Merci beaucoup Tremay ! Je suis ravie que ces conseils vous inspirent pour votre projet créatif de longue haleine, pour lequel je vous souhaite beaucoup de succès 🙂 Régularité, persévérance et confiance en ses rêves sont les clés.
Bonjour !
Je suis tombée sur votre blog et vos mots me parlent. J’ai déjà écrit deux livres, une autobiographie, un roman mais m’attaquer au troisième c’est ardu d’abord parce que c’est un style assez nouveau pour moi de la fantaisie urbaine , je foisonne d’idées mais je procrastine mes séries et peut être aussi une peur de quelque chose d’indéfinissable ! En tout cas merci pour vos encouragements
Merci Muriel pour votre message et bravo pour votre parcours. Écrire un nouveau livre, c’est vrai que c’est un peu repartir de zéro à chaque fois. C’est intimidant mais stimulant aussi. Accrochez-vous, cela en vaut largement la peine !