Vaincre la procrastination…
Sacré enjeu, n’est-ce pas ?
Vous qui écrivez, vous le savez bien. Que de projets de roman, que d’idées brillantes abandonnées à cause de cette incapacité à se mettre au travail !
De cette tendance indécrottable à remettre à plus tard ce qu’on pourrait faire aujourd’hui.
Sans parler de l’effet déplorable sur notre estime personnelle, cette sensation de s’embourber et de rester dans le flou.
Cette impression de se sentir aussi énergique qu’un loukoum avachi sur un canapé.
Procrastiner, c’est s’éloigner chaque jour un peu plus de nos rêves.
Et ça, c’est quelque chose que je ne peux pas vous laissez faire. Eh oui, je n’ai pas choisi d’appeler ce blog Rêves d’Écriture pour rien !
Parce qu’avec un peu d’organisation, ce n’est pas si difficile de vaincre la procrastination. Et surtout, d’avoir enfin des résultats 😊
1 – Les causes de la procrastination
Les causes de cet état de léthargie qui nous pousse à décaler au maximum nos actions, et finalement à ne jamais les accomplir ?
- Un manque d’estime de soi : on se dit que ça ne vaut même pas la peine d’essayer, parce qu’on est trop nul de toute façon. Ou parce que d’autres l’ont déjà fait. Sur ce sujet, je vous invite à consulter l’article du blog « Le syndrome de l’imposteur, et si on l’apprivoisait ? » ;
- Une tendance à glandouiller : et c’est votre droit le plus strict 😊Mais si vous voulez écrire un roman ou réaliser tout autre projet créatif d’envergure, il va falloir vous bouger !
- La peur d’échouer, car on veut que notre travail soit parfait. Du coup, on ne s’autorise pas à mal faire ou faire imparfaitement ;
- La crainte de réussir. Eh oui ! Parfois, la peur de réussir peut s’avérer plus puissante que la peur d’échouer. Inconsciemment, on se demande ce qui va se passer si on réalise notre rêve. Cela crée de l’insécurité : est-ce qu’on ne va pas s’ennuyer ? Et si ça ne nous rendait pas si heureux que ça, finalement ? Qu’est-ce qu’on fera, après ?
- Notre esprit est encombré de pensées parasites : les courses, le ménage, les enfants, le dossier bidule, l’inscription au foot du petit dernier…. L’idée de se lancer dans un projet créatif de longue haleine paraît lunaire. On se persuade qu’on n’a pas le temps ;
- On bute sur une action ou un jalon du processus créatif qu’on n’aime pas ou qu’on a du mal à réaliser. Résultat : nous nous en faisons une montagne et décalons au maximum le moment de nous y attaquer.
2 – Vaincre la procrastination en vous reconnectant à votre objectif global
Il s’agit de la big picture.
De votre objectif ultime, du projet réalisé dans son ensemble.
Par exemple : avoir écrit un roman, ou avoir édité son roman pour ceux qui sont allés jusqu’au bout de la phase d’écriture 😊
Vu comme ça, ça peut paraître colossal. C’est votre montagne, votre monstre !
Mais aussi votre rêve, ce qu’il y a de grand en vous, ce qui vous fait vibrer. Connectez-vous à lui.
Gardez-le toujours à votre esprit.
C’est fait ? Bravo ! Vous avez déjà fait un grand pas en avant pour vaincre la procrastination.
Le chant de Shambhala, Nicolas Roerich
3 – Découpez votre objectif global en sous-objectifs
Si votre objectif est d’écrire un roman, découpez-le en étapes ou sous-objectifs moins impressionnants, tels que :
- Trouver votre idée et explorer son potentiel à fond ;
- Identifier les éléments clé de votre intrigue (personnage principal, objectif du personnage principal, conflit) ;
- Finaliser vos recherches ;
- Créer vos personnages ;
- Rédiger un premier jet.
Ça fait déjà un peu moins peur, non ?
4 – Vaincre la procrastination avec la méthode SMART
Passez ensuite chacun de vos sous-objectifs au crible de la méthode SMART.
Cette méthode sort tout droit de l’univers de la gestion de projet et du marketing, mais elle marche aussi très bien pour les projets créatifs 😊
Chacun de vos sous-objectifs doit être :
- Spécifique, ou précis ;
- Mesurable, ou conduisant à une ou plusieurs réalisations concrètes qui permet de mesurer le travail accompli ;
- Atteignable, c’est à dire suffisamment ambitieux pour vous motiver, mais pas délirant non plus. Il doit rester atteignable au vu de votre situation et de vos ressources du moment ;
- Réalisable dans le Temps, ou assorti d’un marqueur temporel, d’une date à laquelle vous vous engagez à le réaliser.
Exemple pour le sous-objectif « avoir finalisé ses recherches » :
- Spécifique : disposer d’une base documentaire solide pour écrire un roman historique se déroulant pendant l’Occupation ;
- Mesurable : rédiger une fiche sur la situation politique (résistance/collaboration, occupation…), une 2ème sur la situation économique (grandes familles de métiers, état de la technique…), une 3ème sur la société de cette époque (le quotidien des gens, leurs valeurs et croyances, us et coutumes, leur manière de s’exprimer, de s’habiller) ;
- Atteignable : vous disposez de ressources pour mener à bien votre travail : dégager 2 heures par semaine, lire tels livres, voir tel film, interviewer telle personne… ;
- Réalisable dans le temps : vous aurez atteint votre objectif pour une date précise. Attention, cette date ne doit pas être trop éloignée dans le temps.
Dans son livre The 12 week year, Brian Moran présente le pouvoir des objectifs à 3 mois. Suffisamment rapprochés, ils nous obligent à rester dans le concret. Et la procrastination a horreur de ce qui est concret. Au contraire, elle surfe sur tout ce qui est vague et abstrait.
Pour moi, le fait de se fixer une limite temporelle est l’élément capital, celui qui a tout changé tout dans ma manière de travailler !
J’ai longtemps écrit tous les dimanches. Et j’en étais très fière. Pour être persévérante, j’étais sacrément persévérante.
Mais était-ce suffisant ?
Eh bien non. J’avais fait la moitié du boulot. J’avançais, mais doucettement, sans horizon ni urgence particulière. Ce n’est qu’en me fixant des deadlines que j’ai commencé à être vraiment efficace.
Et à me prendre au sérieux en tant qu’auteur.
Car rien de tel qu’une bonne deadline pour se mobiliser sur un sujet et produire un livrable. Oui, c’est un affreux vocabulaire d’entreprise, mais assez approprié je trouve ! Car créer, c’est produire 🙂
5 – Vaincre la procrastination avec la planification !
A présent que vous avez décomposé votre objectif en sous-objectifs SMART, planifiez les mini-actions nécessaires à la réalisation de votre sous-objectif, à horizon :
- 3 mois ;
- 1 mois ;
- 1 semaine.
Savez-vous que mettre votre plan d’attaque sur papier augmente de 80% les chances de le réaliser ?
Alors notez ce que vous avez à faire dans votre to-do list, ou utilisez un outil gratuit de gestion de projets en ligne comme Trello.
Des pas de bébé, des petites tâches faisables et rassurantes.
Par exemple, cette semaine, je dois avoir fini de lire tel livre pour mes recherches, et avoir noté les éléments clés dans une fiche.
La magie de la planification va opérer : à partir du moment où vous planifiez une chose, elle devient réelle, concrète. Et beaucoup plus facile à réaliser, comme si la moitié du travail était déjà faite.
Renata Adrienn
6 – Vaincre la procrastination en devenant un drogué de l’action !
Rien de tel que passer à l’action pour éradiquer la procrastination.
Ne passez pas des heures à essayer de produire quelque chose de parfait. Le perfectionnisme est ennemi de l’efficacité. A ce stade, contentez-vous de faire.
Si une tâche vous semble particulièrement fastidieuse, une bonne tactique peut être de la traiter en premier. D’abord, vous avez peut-être exagéré son niveau de difficulté. Et puis, une fois traitée, elle vous laissera le champ libre pour d’autres tâches plus simples ou plus amusantes.
Restez concentrés : tant que vous n’avez pas accompli votre action, vous ne faites pas autre chose. Cela implique d’ignorer votre téléphone et les réseaux sociaux 😊
On dit qu’il faut 21 jours pour créer une habitude. A force de réaliser vos mini-actions semaine après semaine, vous allez reprendre confiance en vous.
Et quelle satisfaction de rayer une tâche accomplie sur votre planning ! Sans parler de celle de celle d’obtenir des résultats concrets !
Vous aurez enclenché un cercle vertueux qui va renforcer votre énergie et votre motivation.
Et vous aurez découvert qu’agir est tellement valorisant et bon pour le moral que vous ne pourrez plus vous en passer !
Fini le loukoum avachi sur son canapé. Vous avez repris le pouvoir.
7 – Récompensez-vous !
Le meilleur pour la fin !
Célébrez la réalisation de vos actions, surtout celles qui constituent des jalons importants vers l’accomplissement de votre objectif.
Un dîner dans un bon restaurant, une séance de shopping, un week-end dans un endroit enchanteur, vous n’avez que l’embarras du choix.
Vous serez plus performant si vous savez qu’une récompense vous attend. Et vous conserverez cette notion de plaisir qui est si importante quand on se lance dans des projets au long cours !
Jill Wellington
J’espère que cet article vous aura donné envie de vous ruer sur votre agenda pour planifier votre projet d’écriture. Et vous, comment luttez-vous contre la procrastination ? Quel petit cadeau avez-vous prévu de vous offrir pour célébrer votre prochaine victoire ?
Couverture : La persistance de la mémoire (aussi connu sous le nom des Montres molles), Salvador Dali
2 commentaires
La procrastination, je connais! C’est pour ça que je corrigeais mes copies la veille du jour où je devais les rendre, toute la nuit. Je ne procrastinais pas au moins la date de la remise.
Hé oui ! ça montre bien le pouvoir des dates limites pour se mettre à l’action !